La Girafe

Floodeuse Nombre de messages : 615 Age : 31 Date d'inscription : 03/06/2008

L'histoire se déroule en 2341, lors du règne mondial de Monsieur. Le monde est en pleine décadence, les cinquièmes et sixièmes guerre multirégionales n'en finissent pas et le trafic illégal d'air pur est plus intense que jamais ...

Lorsqu'il se leva, la première chose que vit Irwin ( ) fut sa petite girafe de companie, haute de quelques centimètres, qui lui chatouillait le nez de son museau délicat : en effet, depuis quelques décennies, il était légal de posséder chez soi un animal sauvage génétiquement modifié afin d'être moins encombrant que l'animal d'origine.
Il s'étira longuement, puis se leva de son lit et alla regarder à la fenêtre. De là, il vit Paris, la capitale de ce qui était maintenant la région de France, qui s'éveillait doucement. Il se retouna et vit dans son immense lit trois places une jeune femme aux longs cheveux blonds éparpillés sur l'un des nombreux oreillers. Elle était vraiment jolie, avec son visage fin et régulier, et les contours du corps que dessinaient les draps étaient fins et longs eux aussi.
Mais Irwin ne se souvenait pas.
"C'est la serveuse du bar ... Tu avais fait un pari avec tes amis hier. Quand elle a fini de travailler, tu l'a emmenée en boîte et vous avez bu ... Beaucoup trop bu ..." Le sermonna la petite girafe.
"Oh, ça va toi !", chuchota Irwin afin de ne pas réveiller la jolie serveuse.
"Je parie que tu ne te rappelles plus de son nom ..."
Irwin eut beau fouiller sa mémoire de fond en comble, ce qui s'était passé la veille restait le trou noir total.
"Non, c'est quoi ?
-Jade, andouille !!!
-Andouille ?? C'est grâce à moi que tu es née, et tu me remercie en me traitant d'andouille ?!?
-Je te rappelle le nom de cette jeune et jolie personne, dit la girafe en haussant le ton.
-Pas si fort, tu vas la réveiller !!!, murmura Irwin, paniqué. Je dois d'abord prendre une douche et me préparer."
Il descendit du plateau qui flottait à un mètre au dessus du sol, soutenu par des pompes anti-gravité. Il se dirigeait vers sa baignoire à matrice reproductrice de cellules d'eau dernier cri pour prendre son bain lorsqu'il entendit une voix de femme endormie qui demandait où elle se trouvait.
Il retourna près du lit, et lui fit avaler des comprimés "anti-gueule-de-bois" ... Qui étaient en fait des somnifères, afin de pouvoir se baigner tranquille.
Après son bain et sa toilette, il enfila une chemise vert pomme et un pantalon blanc moulant avec des coutures assorties à sa chemise. Puis il alla dans la cuisine préparer un petit déjeuner à apporter au lit à la jeune femme.

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Floodeuse Nombre de messages : 615 Age : 31 Date d'inscription : 03/06/2008

Losqu'il arriva près du lit, la jeune femme s'était déjà réveillée et commencait à se rhabiller.
"J'ai pensé qu'un petit déjeuner te ferait plaisir, chuchota-t-il au creux de son oreille.
-Non merci, je n'ai vraiment pas faim, lui répondit-elle en terminant d'enfiler son T-shirt marqué Maillard (une agence de stylisme active depuis plus de 300 ans). Je peux m'en aller, s'il te plaît ?"
Après qu'Irwin lui ait ouvert la porte, elle lui glissa à l'oreille :
"Tu es un mec génial, mais je préfèrerait qu'on ne se revoit pas ...
-D'accord", souffla Irwin une fois qu'elle eut emprunté le transporter qui devait la ramener chez elle.
Puis il referma la porte et enclencha le nettoyage automatique du plateau qu'il venait d'apporter dans la chambre.
Après quoi il s'assit devant son écran tridimmensionnel et alluma la chaîne d'informations. Cette fille lui avait rendu un grand service en lui disant qu'elle ne voulait plus le revoir : il ne savait jamais comment se défaire des jeunes filles qu'il ramenait chez lui. Une fois, il s'était retrouvé coincé dans une relation sado-mazochiste avec une folle qui voulait qu'ils se suicident ensemble pour partager leur prochain Karma.
Il fut tiré de ses pensées désagréables par un flash d'information qui annonçait que la Tour Eiffel était tombée une fois de plus.
"La Tour Eiffel est déjà tombée environ cinq fois sous le règne de Monsieur. A chaque fois, c'est l'émeute des touristes venus de toutes les régions pour voir La Tour Eiffel, qui réclament un remboursement, et c'est alors un effondrement économique temporaire pour Paris. Mais je laisse la parole à Hubert de St Angrois qui pourra peut-être nous expliquer les raisons de cette chute ..."
Et voilà. Pas un mot sur le nombre de mort dans cet accident.

Floodeuse Nombre de messages : 615 Age : 31 Date d'inscription : 03/06/2008

Ce qui se racontait au informations n'était pas plus agréable que les pensées dont il avait été tiré.
Irwin éteint la télé-tridi et se leva. Il se dirigeait tout juste vers la cuisine pour se préparer un petit déjeuner lorsque son communicateur holographique sonna.
Il appuya sur le bouton et l'hologramme d'une femme d'âge mur, un porte cigare aux lèvres, apparut.
"Bonjour. Je suis bien à l'agence de détective privé De Mongomais ?
-Oui, que puis-je pour vous ?
-C'est à propos de la Tour Eiffel, l'un de mes envoyés spéciaux était sur les lieux, et on signale des disparitions parmis les gens présents lors du drame."
Elle dirige un journal. Probablement un journal à sensations, vu le nombre de célébrités qui viennent voir la Tour Eiffel.
"-D'accord. Nous pourrions nous voir pour que vous puissiez me dire tout ce que vous savez sur l'accident, votre ami et pour discuter de mes honoraires ...
-Entendu. Dans deux heures, au bar de la Bastille."
Et raccroche aussi sec.
La girafe s'approcha d'Irwin et lui dit :
"- Tu ... Devrais peut-être faire des recherches pour savoir qui elle est, sa tête me dit quelque chose.
-Hum, hum ... Bonne idée ...
Il se propulsa devant son ordinateur portable dernier cri (ça rapporte d'être détective) et tapa sur Blackle "rédacteur en chef-journal à sensations".
Il trouva presque aussitôt ce qu'il cherchait.

Floodeuse Nombre de messages : 615 Age : 31 Date d'inscription : 03/06/2008

"Pauhla Nossâtre : rédactrice en chef du journal "Novo".

Cette brillante femme qui a sû mener son journal aux sommets est née le 19 juin 2304, dans la banlieue de Paris. "Son école à elle, c´est la vie", nous a déclaré l´un des maintenant nombreux journalistes qu´elle a engagé pour suivre tout les faits et gestes des nos stars préférées. "Après avoir grandit dans le "piège à célébrités" qu´est Paris, on a forcément envie de se mêler de leur vie", nous a déclaré cette femme au caractère fort et impétueux ..."

Il avait encore une fois deviné juste. Mais pourquoi ne lui avait-t-elle pas dit son nom ? Peut-être parce qu´elle n´était pas dans un endroit sûr ...
Evidemment, dans une ville comme Paris ...
Irwin attrappa sa veste, son trousseau de cartes magnétiques et sortit en laissant à sa girafe le soin de gérer sa maison en son absence.

Il profita du fait qu'il avait un peu de temps pour aller jusqu'à la bastille à pied. Sur le chemin, il croisa une troupe de gardes armés, habillé comme des Poilus partant au front. Les agences de tourisme faisaient leur chou gras de ce genre de mises en scène, qui plaisaient beaucoup aux touriste venus oublier la guerre de leurs régions dans celle-ci, la France, officiellement toujours en paix. Officiellement.

Officieusement, par contre, Paris subissait les trafics d'air pur, les guerres souterraines entre ethnies et gangs, dont Monsieur n'avait cure. Les égoûts et les catacombes étaient en effet envahies par la vie, toutes sortes de vies, des miséreux aux milliardaires souhaitant agrandir leurs maisons sans autorisation, en passant par les camés et les criminels recherchés, alliés et ennemis, qui s'alliaient et s'affrontaient pour réussir à survivre.

Evidemment, les policiers se démenaient pour essayer de réduire le taux de crimminalité de la ville, mais trop peu d'hommes à présent étaient suffisemment épris de leurs idéaux pour ne pas se laisser corrompre, au vu de la misérable paie qu'ils recevaient.

Dans ces conditions, être un détective privé n'était pas tout les jours facile. Les policiers corrompus se révèlent encore moins coopérant envers les détectives, surtout si ceux-ci peuvent compromettre leurs magouilles.

Irwin tourna à droite et se retrouva nez à nez avec un groupe de jeunes garçons en costume à queue de pie tenant chacun une jeune fille au bras.
Encore cinq minutes et il serait arrivé.

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