Pourquoi avait-il ramassé ce portable ? D'accord, il était curieux, d'accord, le message qu'affichait l'écran était plus que surprenant, mais ce n'était pas une raison pour ramasser un portable comme ça dans la rue ! Son acquéreur l'avait probablement oublié là et n'aurait pas tardé à revenir le chercher. Mais là Jérôme sentait qu'il y avait quelque chose là dessous. Il était sûr que ce portable serait resté à l'abandon ou du moins aurait été déplacé dans une poubelle si il ne l'avait pas ramassé. Il regarda encore le message Arcimboldo mange les pissenlits par la racine, la première pensée qui avait traversé l'esprit de Jérôme quand il avait lu ce message fut oui, est depuis bien longtemps. N'importe qui savait qu'Arcimboldo mangerais les pissenlits par le racine depuis bien longtemps, bref, ce message ne générait pas d'intérêt immédiat, mais en y réfléchissant quelques secondes sont intérêt dépasser de taille la queue de la cantine. Des milliers de possibilité s'ouvraient, un message codé ? Non, Jérôme ne s'intéressait pas aux histoires d'espions et n'avait de l'imagination que quand il était à la limite de son réalisme (qui s'arrêtait lors des contrôles de français ou des rares moments de détresse qui quelque part le poussait à se renfermer sur lui-même).
Jérôme décida de fermer toutes les portes qui s'ouvraient à lui et de rassembler ses certitudes et ses déductions. D'abord, envoyer un sms sans parler le dit langage sms n'était pas commun, donc pour des raisons financières ou pour des raisons d'âge, l'envoyeur avait pris le soin (ou l'habitude) de taper chaque lettres. Lourd en supposition, large en déduction, haut en imagination. Jérôme fut pris d'un petit accès de réalisme, et si, ce message n'avait rien d'intéressant, à quoi bon perdre sont temps à lui trouver un intérêt ? Par ennui, par bêtise ? Probablement un peu des deux, mais déjà petit, Jérôme aimait trouvé une anguille sous la roche. En tout cas, ce soir la fatigue l'arrêta. Il mit le portable dans sa poche et pressa le pas, chez lui l'attendait sûrement un repas pantagruélique qui lui ferait oublié la fraicheur hivernale, il traversa les rues de banlieue toujours remplie de travaux, c'était un monde toujours en mouvement, toujours plus grande, toujours plus sophistiqué, cette expansion permanente donnait l'impression que chacun des habitants de la métropole grandissait plus vite, comme happé par une force invisible qui les forçait à avancer avec leur temps. Arrivé devant chez lui, Jérôme prit le temps de se retourner et de regarder ça jolie ville, oui, elle était polluée et pleine de béton, mais elle dégageait un charme assez particulier qui fait que Jérôme ne l'a quitterait pour rien au monde.
Bip-Bip, mais où était ce fichu réveil. Jérôme cherchait le bouton fatidique qui l'aiderait à stoppé le bruit continuel et diabolique de son réveil. Trouvé, le vacarme cessa mais les bruits des autre membres de la famille, sous la douche, se brossant les dents, chantant leur joie de vivre sans aucune raison valable ne conduisait pas au pays des rêves. Jérôme se leva avec difficulté, secoua la tête pour disséminer hors de son esprit les reflets de rêves qui le hantait encore et ramassa ses affaires. Quand il saisit son jean de la veille, il sentit les reliefs du portable dans la poche, non décidément il y avait anguille sous roche dans cette histoire. Il se lava et s'habilla avec une vitesse dont il ne se croyait même pas capable et englouti son petit déjeuner encore plus vite (ce qui ne fut pas un spectacle particulièrement charmant pour les autres membres de la famille). Dès qu'il fut dans la rue , il prit un autre itinéraire pour aller au collège. Arrivé dans l'angle de la boulangerie qui bordait le collège il vit l'objet de sa prestance : son meilleur ami. L'individu marchait avec une lenteur et un flegme impressionnant, il détaillait tout le paysage environnant de ses petits yeux verts, plutôt petit et rondouillard, avec son sourire fixe qui servait en fait à cacher son cynisme monstrueux, il retenait au premier coup d'œil une opinion favorable, mais à regardait de plus près, son nez fin, son menton pointu, ses cheveux noir de jais en bataille barrant son front large faisait que la méfiance remplaçait la sympathie dégagé au premier abord. Jérôme couru vers son ami qui ne laissa rien voir de la surprise de voir Jérôme courir, chose plutôt rare malgré sa silhouette sportive.
- Yann, j'ai un truc super important à te dire !
- Si tu le faisait sans hurler ça me ferait plaisir !
Le dénommer Yann pressa le pas, il n'aimait attendre et il aimait les surprises. Jérôme trouvait généralement tout passionnant mais Yann aimait bien pensait qu'un jour ça aurait vraiment un intérêt. Quand il arriva devant Jérôme, sa première impression fut qu'il avait petit déjeuner en quatrième vitesse, des gouttes de lait pendait à ses lèvres, des minuscules morceaux de chocolat lui recouvrait le menton et il mâchait encore le dernier aliment qui avait probablement ingurgités.
- Tu devineras jamais ce que j'ai trouvé hier soir !Hurla Jérôme.
- C'est probable.
- J'ai trouvé un portable !
Pas de quoi sauter à moitié le petit déjeuner pour ça.
- Ah oui
- Et, il avait un texto qui disait, Arcimboldo mange les pissenlits par la racine !
- Ah bon
- Tu pourrais être plus enthousiaste, c'est plutôt intéressant !
- Ah non
Jérôme avait l'habitude de ce genre de réponse de la part de Yann mais il s'était attendu à mieux pour la découverte d'hier, au moins à un semblant d'intérêt. Il ne lâcha pas l'affaire.
- J'ai deux ou trois détails à te dire, c'était écrit littéralement sans faute d'orthographe !
- Plutôt intéressant d'un point de vue extérieur de constaté que les gens qui écrivent sans faute sois aussi respecté.
Jérôme prit ça comme une marque d'intérêt. Il connaissait bien Yann, et ça ne l'aurait pas étonné que ça devise secrète sois parler moins pour penser plus, sous ses airs de personne tranquille et insouciante se cacher une boule de nerf et de curiosité c'était d'ailleurs leurs point communs. A part ça, tout les opposés, des détails physique d'abord mais ensuite l'empressement et l'enthousiasme de Jérôme contrastait avec le flegme et la sérénité de Yann, c'était un peu les Laurel et Hardy au caractère inversé (c'était Yann qui se chargeait des blagues et de l'esprit et Jérôme du rire franc).
Malgré l'enthousiasme inexistant de Yann (en apparence), Jérôme sortit le portable. Noir et sobre, pas de décoration, pas de code, aucune photo et aucun message à part Arcimboldo à l'intérieur, le fond d'écran était celui d'origine, malgré tout ses détails le portable restait de grande marque donc plutôt cher et prévu pour une utilisation courante et complète. Un seul détail ne collait pas avec le profil qu'il avait établie du possesseur, sur le haut de l'écran un nom : Erika Rosnen. Manifestement ce nom était celui de la propriétaire du portable. Alors pourquoi ne rien avoir mis d'autre !
- Regarde ça Yann, ultra sobre et vide mais là un nom !
- Oh, fascinant !
- C'est pas si inintéressant que ça
Sur ce il tira par le bras Yann et couru vers la porte du collège qui se fermait déjà.
Sam 7 Fév - 14:46